Incises ou pas ?
Mettre des incises dans les dialogues, c’est avouer — certes involontairement et c’est cela le plus grave !— sa faiblesse en écriture et son incapacité à rendre crédible son dialogue sans de multiples précisions « didascaliques ». Les incises alourdissent considérablement le dialogue, le rendant très difficile à appréhender, surtout s’il est de plusieurs personnages. Parfois longues et peu originales, elles obligent aussi l’utilisation de participes présents qui ne sont pas particulièrement légers. De plus, elles sont souvent inutiles, car redondantes : l’auteur a peur de ne pas être compris, alors il insiste. Enfin, il faut attendre l’incise pour savoir et comprendre comment jouer le dialogue que l’on vient pourtant de lire précédemment « à l’aveugle » !
Donner le ton, l’intention, le sentiment de son dialogue après l’avoir lu, n’est-ce pas un peu trop tard ?
Entièrement d’accord sur le fond. Mon travail de correcteur me met régulièrement face à cette prose qui ressemble à du lierre étouffant le texte : perte de dynamisme des échanges.
En revanche, typographiquement, ne pas oublier la virgule marquant le passage du style direct à l’incise. Même en cas de points d’exclamation ou d’interrogation (voire de suspension), elle est nécessaire pour la bonne lisibilité.