Éditions Au Verso : copies à revoir !
…ou l’utilité de bien choisir son éditeur !
Je me rends un soir de 2013 à une dédicace organisée par les Éditions AU VERSO à Eyguières(13) aux Ateliers AGORA. Je prends un ouvrage de l’auteur présent, Les Plaines de Timée par Henry Duval, ouvre une page au hasard et tombe sur une faute : je me dis que ce n’est pas de chance et qu’un livre ne peut en être exempt. Sauf que, sur les deux pages ouvertes, j’en trouve quand même cinq ! Je feuillette et en trouve encore et encore… Ce n’est plus un hasard : je fais donc part à l’éditrice de mon regret dû au fait qu’elle n’ait pas utilisé les services d’un correcteur humain avant de publier. Elle me répond que si ! Je lui propose donc d’en changer promptement — j’en connais de bons — et tente de lui faire comprendre l’intérêt du bien écrire, surtout quand on est éditeur, pour le respect de ses lecteurs. Elle ajoute que ce n’est pas bien grave et me rabroue.
Pas grave ?
En photographiant quelques pages au hasard du roman que je n’ai pas voulu acheter 18€, j’ai dénombré sans difficulté 65 fautes (hors fautes de style, de concordance des temps, de typographie…) sur 20 pages seulement, le roman en comptant 260 : si on extrapole, cela peut faire pas loin de 800 fautes, ce qui est très largement au dessus de ce qui est admis dans l’édition en tant que coquilles.
La correction est une étape majeure qui ne doit pas être prise à la légère. Elle se fait autant sur la forme que sur le fond. Nous ne sommes pas ici dans le cas d’une auto-édition où l’auteur fait tout lui-même, paie tout lui-même et est amené à réduire ses coûts. Non, ici l’auteur a écrit, ce qui n’est pas un mince travail, et l’éditeur se devait de présenter au mieux son œuvre autant sur le fond que sur la forme : il en va de sa crédibilité auprès de ses lecteurs et des libraires. Pour ma part, quand je lis un tel rendu, je ne suis plus dans l’histoire tant je suis obligé de traduire en « bon français » tel ou tel mot pour comprendre le sens de la phrase.
Et je passe sur les erreurs de typographie, de ponctuations farfelues et de mise en page…
Oui, il peut y avoir quelques coquilles dans un ouvrage.
Non, il ne peut y en avoir autant !
L’auteur, absorbé par le plaisir d’être lu, s’est-il rendu compte du désastre ? Sincèrement, je le plains car son travail est simplement gâché par le manque de compétence de son éditeur qui n’a pas jugé utile de le corriger et simplement, de le relire, ce qui aurait déjà éliminé une grande partie des fautes. J’espère qu’il n’a pas participé financièrement, car sinon, il serait en droit de réclamer réparation.
On vérifie mes dires ? Allez, c’est parti !
NB : Notez aussi que je ne suis pas correcteur, que je n’envisage pas de le devenir et que ma critique ne porte que sur cet ouvrage des Éditions Au Verso : je ne sais pas comment sont les autres…
1
>>> aller
2
>>> rejoindrai
3
>>> 4 points de suspension ? Après tout, cela peut être une figure de style si elle est cohérente tout le long du texte. Ici, ce n’est pas le cas et cela devient une faute.
4
>>> feras-tu
5 – 6
>>> Laissez-lui
>>> maîtrise
7
>>> nom ? car sinon on ne comprend pas le sens !
8
>>> Va
9
>>> Vieil
10
>>> aller
11
>>> mes
12
>>> devait
13
>>> guise : ils (espace manquante et pas de majuscule ensuite)
14
>>> avenir ? (espace manquante)
15
>>> À
16
>>> L’usage en typographie veut que l’on mette une espace avant et après un point-virgule. Si l’on s’affranchit de cette règle, il faut rester cohérent tout le long de son texte.
17 – 18
>>> Mangez ; nous
>>> à faire
19
>>> ça
20
>>> Jean
21
>>> Regarde-le
22
>>> une ou l’amulette, au choix !
23
>>> faisaient
24
>>> côtés
25
>>> n’avait-il
26
>>> Éveille-toi
27 – 28 – 29
>>> Attendez-moi
>>> d’
>>> Éthiope
30
>>> chariot – sauf si application de l’orthographe rectifiée de 1990 mais ce n’est pas le cas ici.
31
>>> Cachés
32
>>> profitons-en
33
>>> Il
34
>>> dire
35
>>> passage
36
>>> qu’elle m’étourdit
37
>>> mettrai
38
>>> n’est-ce-pas
39
>>> suivi
40
>>> mis
41
>>> Qui es-tu ?
42
>>> parti
43
>>> nous dit :
44
>>> et le mit
45
>>> quelque
46
>>> ? en début de ligne : erreur basique de mise en page non soignée
47
>>> aides
48
>>> faisons-nous
49
>>>rajeuni
50
>>> secondes
51 – 52
>>> résonnent
>>> dû
53
>>> quelque
54
>>> où es-tu
55
>>> l’ont fait
56
>>> Voilà
57
>>> continue
58
>>> Il y a aussi une faute sur la couverture (que je ne peux/veux montrer ici), qui nuit à la lecture du titre écrit en majuscule que l’on risque de prononcer allègrement « à l’anglaise » alors que ce n’est pas le cas quand il est écrit en minuscule.
59 – 60 – 61
Il y a trois fautes sur la 4ème de couverture : quand on pense que c’est elle qu’on lit en premier !
>>> fut
>>> inévitables
>>> leurs destins, ou leur destin
62
Il n’y a aucune cohérence typographique quant aux dialogues : parfois, un tiret et des guillemets, parfois, pas de guillemets.
63 – 64 – 65
>>> soit
>>> ayants droit
>>> ayants cause
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NOUVEAU ! JEUDI 10 OCTOBRE 2013
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