Bricolons la langue française
« Mr » est l’abréviation de « Mister », en anglais, et c’est « M. » qui est celle de « Monsieur », en français.
Et comme il me semble que l’on prononce « Monsieur Bricolage », et non pas « Mister Bricolage« , c’est donc une énorme faute que l’on ne voit même plus !
Enfin si : on la voit partout !
… et sur les courriers, les boites aux lettres, sur les interphones…
Cette faute est très ancienne et très ancrée !
Horreur ! Je n’y avais jamais fait attention et voici que je trouve cette faute sur ma carte bancaire …
Il s’agit là d’un point en permanence en débat, comme en connaît tant notre langue…
Rappelons déjà que l’abréviation de « Mister » est « Mr. » et non « Mr ».
Ensuite, les écritures anciennes manuscrites (telles que celles en illustration sur votre site) mettaient le « r » en exposant, représentatif de la dernière lettre du mot (ce qu’on retrouve dans 2e pour deuxième), ainsi que Mme, Mlle, Me ou Mgr.
C’est un problème technique de dactylographie qui a amené les problèmes actuels : la difficulté de former les exposants à la machine à écrire, et de nos jours à l’ordinateur, a « fait descendre » l’abréviation sur la ligne de base. Mais la règle est alors différente et le point doit remplacer toutes les lettres suivantes (comme dans les sigles, ou « etc. »).
Cette contrainte typographique a été respectée pour Monsieur (devient M.), mais négligée pour les autres : Madame aurait dû s’écrire « Ma. » mais cela entrait en conflit avec les autres « Maître » ou « Mademoiselle » commençant par les mêmes lettres. D’où cette côte mal taillée et un l’aspect bâtard de ces abréviations…
Au total, aucune trace d’anglicisme dans cela, mais les paradoxes de la technologie moderne qui piétine des siècles de tradition typographique qui ont forgé le français que nous aimons tant admirer.
Tout à fait : en fait, ce que je dénonce est le nivellement par le bas de notre langue et les raccourcis que l’on commet, par évidence. La langue française appartient aux Français, et donc à eux – à nous – de la faire coller à notre usage. Je ne suis pas contre son évolution, et sûrement pas puriste, juste, j’aimerais qu’elle le fasse – que nous le fassions – de façon intelligente ! Et si on omet l’origine de certaines orthographies, on la blesse et l’on arrive à des absurdités, comme ces abréviations tordues, ou comme cette féminisation à outrance qui m’agace profondément (écrivaine, auteure…) ou ce manque parfois de décision quant aux genres ( voir => https://formations.ardemo.fr/cher-e-s-ami-e-s-elu-e-s/)
Merci de votre commentaire qui est très riche et particulièrement judicieux.